Acte III de la décentralisation : vers l’érection des départements en collectivités locales

Des esquisses de la réforme sur la décentralisation ont été dégagées par les membres du comité national de pilotage. Et des trois grandes lignes retenues, à savoir la communalisation intégrale, la transformation des départements en collectivités locales et le maintien des régions, on s’achemine vers la disparition des communautés rurales.

Les communautés rurales érigées en communes, les départements transformés en collectivités territoriales avec un conseil départemental élu au suffrage universel ainsi que le maintien des régions, ce sont les trois grandes propositions faites, hier, par le comité national de pilotage en chargé de dessiner les contours de l’Acte III de la décentralisation. Face à la presse, ce comité dirigé par le Pr Ismaïla Madior Fall se dit favorable à la « communalisation intégrale » et à ce qu’ils appellent la « départementalisation ».

Selon la ministre de la Décentralisation et des collectivités locales Arame Ndoye, il s’agit, avec la transformation des départements en collectivités locales, de renforcer « les liens sociologiques, culturels et économiques entre les acteurs ».  Car la ministre considère que l’espace des départements constitue « des opportunités à saisir pour construire de nouveaux cadres de gouvernance territoriale ». Quant à la communalisation intégrale qui confère aux communautés rurales le statut de commune, elle va leur permettre, selon Arame Ndoye, « d’accéder à des sources de financement » et va contribuer à un meilleur aménagement de l’espace rural et répond à l’impératif d’une gestion de proximité. La principale motivation avec cette nouvelle architecture territoriale est de « corriger les dysfonctionnements et les déséquilibres constatés dans les territoires en vue d’une rationalisation de l’espace en entités plus homogènes », estime la ministre de la Décentralisation et des collectivités locales.

Le Professeur Ismaela Madior Fall reconnaît que la réforme de l’administration territoriale locale reste « la réforme la plus complexe et la plus délicate dans une société ». Et pour ce cas-ci, il souligne qu’’il fallait dépasser une « contrainte majeure » qu’est la tenue des élections locales de mars 2014. Ceci, conformément au vœu du chef de l’Etat de respecter le calendrier républicain. « Face à cette contrainte, il faut soit engager toutes les dimensions de la réforme et conséquemment reporter les élections locale, ou redimensionner la réforme en retenant ce qu’il est possible de faire et de respecter le calendrier républicain et de retenir les aspects les plus consensuels », explique le constitutionnaliste.

Source : Le Soleil

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