Ecole supérieure polytechnique de Dakar : l'environnement académique et institutionnel freine la production de connaissances
Une étude menée sur l'Ecole supérieure polytechnique (Esp) de Dakar a montré que l'environnement académique et institutionnel n'est pas propice à la production de connaissances et de compétences techniques.
Environnement académique et institutionnel non propice à la production de connaissances et de compétences techniques, manque d'équipement adéquat, faible productivité du corps professoral (aucune patente déposée durant l'année académique 2010-2011, aucun chiffre précis disponible sur les publications, participations et présentations de papiers à des conférences professionnelles de sociétés savantes, de publications de livres et d'articles de revue). Ce sont, entre autres, les problèmes auxquels fait face l'Esp de Dakar pour doter ses étudiants de connaissances scientifiques et de compétences techniques.
Ces résultats sont contenus dans une étude menée par le Dr Mohamed Chérif Diarra, coordonnateur du Groupe de travail de gestion de l'éducation et appui aux politiques (Gtgeap) de l'Adea. Le thème est : «Etude thématique, transnationale et transversale sur le financement de l'enseignement supérieur : Investir dans la science et la technique ou périr : Les facultés de sciences et techniques, écoles d'ingénieur et polytechniques face au défi du financement à l'ère de l'économie du savoir. Le cas de l'Ecole supérieure polytechnique de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) au Sénégal, janvier 2012». Pourtant, «l'Esp, établissement d'enseignement et de recherche, en 2010-2011, a produit 22 mémoires de Master et 6 thèses de doctorat, soit un total de 27 travaux de recherche de haut niveau», fait remarquer le Dr Diarra. Quant à son budget, il a évolué en dents de scie entre 2008 et 2010. «D'un montant de 664 millions de F Cfa en 2008, il a connu un léger fléchissement pour tomber à 657 millions en 2009 avant de remonter à 667 millions en 2010», note Cherif M. Diarra, soulignant que la direction de l'Esp juge ce budget «insuffisant» parce que ne permettant pas d'atteindre «tous les objectifs y compris la production de connaissances scientifiques». Dès lors, indique le Dr Diarra, le Sénégal doit faire des «investissements adéquats pour voir son développement économique progresser et pouvoir s'intégrer dans l'économie du savoir».
Source : Le Soleil