Financements extérieurs : 59 % des crédits ont été utilisés en 2009
Le Rapport sur l'absorption des crédits sur ressources extérieures (Rare) au titre de l'exercice 2009 montre un taux d'absorption globale de 59 %, soit 7 % de mieux qu'en 2008. Les décaissements effectués par les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Sénégal, durant cette période, sont évalués à plus de 241 milliards de Fcfa.
La Cellule d'appui à la mise en œuvre des projets et programmes (Cap) du ministère de l'économie et des finances a publié, hier, son troisième Rapport annuel sur l'absorption des crédits sur ressources extérieures (Rare) au titre de l'exercice 2009. Ce rapport fait état d'un taux d'exécution budgétaire (Teb) – c'est-à-dire, le ratio mesurant le niveau de réalisation des prévisions de décaissement – de 73 %, stagnant par rapport à celui de l'exercice précédent (2008). En revanche, le taux d'absorption globale (Tag), mesurant le niveau de décaissement global par rapport au montant de financements acquis, atteint 59 % contre 52 % en 2008, soit un bond de 7 points.
Un résultat jugé « satisfaisant » par le, coordonnateur du Cap. Le taux d'absorption spécifique (Tas) qui traduit le niveau d'absorption sur ressources extérieures imputables aux seuls décaissements intervenus en 2009, se situe, lui, à 16 % contre 18 % en 2008. Cette régression de 2 points s'explique, selon lui, par le fait que beaucoup de travaux d'infrastructures ont été réalisés en 2008 ; ce qui avait, par conséquent, gonflé le Tas du précédent rapport. Cela s'explique aussi, en partie, par le fait que plusieurs projets et programmes sont au début de leur mise en œuvre. En effet, précise le rapport, sur les 148 projets et programmes pris en compte, 29 d'entre eux, soit 20 %, ont une durée de vie de moins de douze mois, c'est-à-dire initiés en cours de 2008 voir 2009, et qu'ils n'ont pas encore atteint leur vitesse de croisière. En valeur absolue, les décaissements effectués par les différents partenaires représentent un volume de 241,34 milliards de Fcfa. Les partenaires multilatéraux (notamment la Délégation de l'Union européenne et la Banque mondiale) enregistrant plus du tiers de ces décaissements avec, respectivement, 62,3 milliards (26 %) et 37,2 milliards (15 %). Parmi les partenaires bilatéraux, c'est l'Afd qui arrive en tête avec 33,5 milliards de Fcfa, soit 14 % des décaissements.
La répartition sectorielle des décaissements qui dénote une certaine orientation des interventions des partenaires techniques et financiers, fait apparaître que 43 % de l'ensemble des montants décaissés sont au profit du secteur quaternaire (qui comprend l'ensemble des services sociaux de base). Tandis que 26 % des décaissements vont au secteur secondaire : ce qui traduit l'appui de plus en plus conséquent des partenaires à la politique énergétique du gouvernement sénégalais (70 % des décaissements dans le secondaire). Les secteurs tertiaire (19 %) et primaire (12 %) se partagent le reste. Cette répartition fait apparaître la même ossature qu'en 2008, avec cependant « une baisse continue des décaissements au profit du secteur primaire », indique le rapport. Elle rentre, toutefois, dans le schéma du cadrage macro-économique du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp 2) qui décline les secteurs prioritaires du gouvernement à savoir : l'énergie, l'emploi, les infrastructures et les services sociaux de base. Pour cette troisième édition du Rare, l'échantillon a été élargi à douze partenaires contre dix en 2008. Il est réparti comme suit : six partenaires multilatéraux (Banque mondiale, Banque africaine de développement, Commission européenne, Banque islamique de développement et le Système des Nations Unies) et six partenaires bilatéraux (l'Agence française de développement, le Fonds koweïtien, la Coopération technique belge, la Coopération financière allemande, l'Usaid et l'Agence canadienne pour le développement international). Les critères pris en compte par l'étude sont : le volume financier du portefeuille, le domaine de concentration, le mode d'exécution et la couverture géographique. Comme les deux précédents, cette étude a été financée par la coopération belge qui s'est engagée, du reste, à financer les deux prochains rapports.
Source : Le Soleil