Prise en charge des urgences : le nœud gordien des hôpitaux sénégalais
Les personnes gravement malades ou blessées par accident doivent être immédiatement admises dans les services d'urgences de réanimation d'un hôpital. Mais le coût est parfois si onéreux qu'elles ne peuvent pas être prises en charge correctement par les seuls services d'urgence. C'est le cri de cœur des urgentistes adressé aux autorités sanitaires demandant la mise en place d'une mutuelle devant permettre à ces patients d'être mieux pris en charge dans les structures de soins. Ce cri a été lancé jeudi dernier à l'occasion d'un point de presse organisé en prélude du 27ème congrès d'anesthésie, de réanimation et de médecine d'urgence prévu à Dakar du 23 au 25 novembre prochains.La gestion des urgences au Sénégal pose un réel problème. En s'exprimant sur ces questions en prélude à la rencontre internationale prévue à Dakar sur des sujets d'anesthésies, de réanimation et de médecine d'urgence, les professionnels du secteur ont fait l'état des lieux de la prise en charge des urgences dans le pays. Une situation rendue difficile par la faiblesse des moyens dont disposent leurs services malgré les nombreuses charges qui pèsent sur la santé des malades en régime interne. Selon toujours ces spécialistes, même s'ils n'ont rien à envier à d'autres pays occidentaux du point de vue plateau technique, les services d'urgences au Sénégal et en Afrique fonctionnent à perte. Car aucun patient ne peut assurer à lui seul la totalité de la prise en charge des soins qui lui sont administrés dans les servies d'urgence et de réanimation.
C'est pourquoi ils ont agité au cours de la rencontre la nécessité de mutualiser les ressources qui, disent-ils, est la seule voie incontournable pour solutionner les problèmes de budget que les hôpitaux ne peuvent pas assurer pour l'ensemble de leurs services. D'autant plus que rien que 5 minutes de traitement dans une journée d'hospitalisation les frais dus par le malade peuvent atteindre 500 000 francs Cfa au Sénégal. Et ailleurs dans les pays occidentaux, il est à plus d'un million de Francs Cfa la journée, ont indiqué les urgentistes et professeurs d'université. Suffisant pour eux d'interpeller l'Etat pour qu'il fasse des efforts allant dans le sens de la prise en charge des malades avant de réitérer l'appel en faveur de la mutualisation aujourd'hui comprise comme l'avenir de la médecine sur le continent.
Sud Quotidien